Le MOMBIN, un fruit succulent trop souvent négligé

La prune mombin est définitivement un de mes fruits préférés, et de loin celui dont j’attends le plus impatiemment la saison chaque année. Une de mes amies dit souvent que « le destin de ce fruit est de mourir écrasé sur la route ». Un destin que je refuse, et je me fais chaque année un devoir (et un délice) d’en sauver quelques uns de leur sort tragique.

 

prune mombin Martinique

 

Le prunier mombin, commun mais discret

On peut passer tous les jours près d’un prunier mombin sans jamais s’en rendre compte. C’est que l’arbre est haut et ne présente pas de signe particulièrement remarquable qui le distinguerait des autres. Ce sont ses fruits qui le trahissent. Quand vient la saison, entre juillet-août et novembre, c’est au nez que je repère les pruniers. Ils se sentent avant d’être vus, surtout ceux qui poussent en bordure de route et dont les fruits finissent en purée sur la chaussée – le fameux destin tragique.

 

mombins destin tragique

 

Ceux qui poussent en retrait se découvrent en marchant. En promenade ou randonnée, on a le temps de lever les yeux et d’apprécier la magnifique couleur jaune vif des mombins, suspendus par grappes dans des branches qui semble toujours trop hautes. Autrement, c’est l’odeur des fruits fermentant en sous bois, qui attire l’attention d’un promeneur inattentif.

 

prin mombin

 

Carte d’identité : Spondias mombin, est originaire du Sud du Mexique et de l’Amérique tropicale. Il appartient à la même famille que la noix de cajou : les Anacardacées. Il peut dépasser 20 m de haut, et son fût généralement droit est recouvert d’une écorce épaisse parcourue de crevasses. Ses fruits, jaunes et ovoïdes, sont ressemblées en généreuses grappes plus ou moins dissimulées dans le feuillage.

 

Une pharmacie délicieuse

Feuille, fruit, fleur, racine, et même écorce… Toutes les parties du prunier mombin présentent un intérêt en médecine traditionnelle. En infusion ou décoction, en cataplasme, elles permettent de lutter contre la fièvre et soigner des affections de la peau, différents troubles du tube digestif, du foie, des reins et de la vessie. Des propriétés antivirales, antibactériennes et antihelmintiques (contre les vers) lui sont reconnues et ses feuilles renferment même de l’acide salicylique (un précurseur de l’aspirine).

Moi je veux bien manger des mombins tous les jours en prévention de tout. 😹

 

 

Intérêt nutritionnel : la prune mombin est riche en potassium (100 ml de jus apportent 14% des AJR). Elle est aussi particulièrement riche en polyphénols (antioxydants) et caroténoïdes (antioxydants et précurseurs de la vitamine A).

 

Les motifs de négligence

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le mombin est si négligé. D’abord, il n’est pas très accessible. Certes les prunier poussent volontiers aux bords des routes et chemins, mais tombés de si haut, les fruits s’éclatent généralement au sol et il faut beaucoup chercher pour ne trouver que quelques rescapés. Les cueillir directement dans les branches ? Les perches sont rarement assez longues et maniables pour atteindre même les premières branches, quant à grimper à l’arbre…😒 Et tout cela pour un rendement relativement faible !

 

Prunier mombin

 

La prune mombin est une vraie arnaque gourmande : une couleur des plus attrayantes, un parfum irrésistible, une saveuuuur 😌… Mais à peine croquée, les dents heurtent le noyau. Un peu comme la quénette d’ailleurs. Vous vous imaginez la corvée de pluches pour séparer la pulpe des noyaux et en obtenir suffisamment pour faire ne se serait-ce qu’un jus ? Du coup, on comprend que les prunes mombin soient surtout consommées crues et, plus généralement, laissées de côté au profit de fruits plus accessibles.

 

sorbet mombin Martinique

 

Pour ma part j’ai succombé, je n’y résiste pas. Chaque année, la gourmandise nous pousse, mes amis et moi, à la cueillette (cliquez ici) des mombins, aux corvées de pluches (ennuyeuses au possible). Chaque fois je me demande : « Mais pourquoi tu t’imposes ça ? » Et chaque année, j’ai ma réponse à la dégustation d’extraordinaires pâtisseries aux mombins.

Cuisiner et savourer la prune mombin

Une fois la pulpe détachée des noyaux, une infinité de possibilités culinaires s’offre au gourmand. Des préparations les plus simples aux plus sophistiquées, tout est possible. L’imagination est la seule limite. J’ai commencé par les recettes les plus basiques (mais non moins savoureuses) : le punch mombin (cliquez ici), le jus et le sorbet mombin (cliquez ici).

Et puis je me suis essayée à différents types de confitures, qui finissent tantôt dans le punch ou sur le fromage blanc (confiture avec noyaux) ou dans des gâteaux et chaussons (marmelade). Sans exagérer, les chaussons mombins (recette à venir) sont certainement les meilleurs chaussons que j’ai jamais eu le plaisir de déguster 🤤, très loin devant les chaussons goyave ou abricot-pays.

Après ces classiques, j’ai essayé les muffins aux mombins (cliquez ici) fourrés d’un cœur bien onctueux et parfumé… Mes prochains défis : flan et clafoutis, crêpe, gelée… Promis, si ça vaut le coup, je partagerai les recettes. 😉

 

Allez, avouez ! Je vous ai donné envie de vous intéresser un peu plus aux mombins. En tout cas cette saison, je suis sûre que vous les remarquerez davantage aux abords des routes. Et probablement, vous en mangerez quelques uns…

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.