Les HERBES SAUVAGES antillaises, un trésor offert par la nature

Certaines des « mauvaises herbes » de nos jardins sont de véritables trésors. Trésors nutritionnels, trésors gourmands, et même vertus santé ! Il est tant pour nous de redécouvrir nos herbes sauvages antillaises, nos fameuses PANCs (plantes alimentaires non conventionnelles), et qu’elles retrouvent le chemin de nos assiettes… Sans attendre pour cela que le port soit en grève (cliquez ici) ! 😉

 

les herbes sauvages antillaise

 

 

Le pourpier (Portulaca oleracea), qui se consomme cuit ou cru, se trouve facilement au marché, notamment dans les bottes d’herbages. Sa richesse en mucilage explique son usage pour épaissir les potages, notamment la soupe verte (cliquez ici). Mais moi la soupe verte, j’aime pas ! Oui, j’ose l’avouer sans honte. Mon pourpier finit plutôt en salade. J’apprécie mieux ainsi la saveur de ses feuilles grasses, toutes mignonnes avec leur forme en goutte. Il est très intéressant de consommer du pourpier car il est riche en acides gras oméga 3, en vitamines A, C, E et du groupe B, et en minéraux (magnésium, potassium, calcium, fer). Parmi ses nombreuses vertus santé, il est cardio- et hématoprotecteur, anticancéreux, dépuratif, hypoglycémiant, etc.

 

pourpier herbes sauvages antillaises

 

La véronique ou herbe à poux bois (Cochléaria erecta) est une des herbes sauvages antillaises les plus élégantes 🤩, selon moi, autant au jardin que dans l’assiette. J’adore ces petites rosaces vertes perchées au bout d’un haut pédoncule. Comme elles ont une saveur légèrement amère – rien de terrible en réalité – je les mélange souvent à d’autres crudités. Ainsi je profite plusieurs fois par semaine de leur texture croquante autant que de leurs vertus nutritionnelles. En effet, consommable crue ou cuite, la véronique est riche en vitamine C et vitamines du groupe B, en minéraux (phosphore, potassium, calcium, fer), et en antioxydants.

 

véronique herbes sauvages antillaises

 

Les tiges et feuilles vert pâle et légèrement transparentes de l’herbe couresse (Peperomia pellucida) enjolivent les mélanges de crudités – c’est ainsi que je l’accommode mais elle peut aussi se consommer cuite. Ses feuilles fines et délicates en forme de coeur sont si mignonnes… 😍 D’ailleurs les restaurateurs locaux ne s’y trompent pas puisqu’ils en décorent leurs assiettes. Depuis que je sais que cette plante est comestible je ne m’en prive pas, d’autant qu’elle présente des propriétés nutritionnelles et médicinales intéressantes. Encore appelée salade soldat, l’herbe couresse est riche en minéraux, acides aminés et phytostérols. Parmi ses nombreuses vertus santé, elle est diurétique, anti-inflammatoire, antioxydante, antispasmodique, et bien d’autres encore.

 

herbe couresse plante sauvage antillaise

 

Ce que nous appelons chez nous épinard est en fait une amaranthe, une plante de la famille du quinoa. Alors je ne vais pas vous mentir, je n’aime pas – mais alors pas du tout – l’épinard-pays (Amaranthus dibius), mais je vous en parle quand même parce que je suis la seule dans mon entourage à lui faire la tête. Moi je l’arrache et elle finit au compost, mais ma mère et ma tante Monique en raffolent. Elles le cuisent et le servent comme un légume vert, pour accompagner la viande et les légumes-pays (cliquez ici), mais il peut aussi passer en potage, ou en fricassée comme le font les réunionnais, qui l’appelle brède pariétaire.

 

épinard-pays PANC Martinique

 

« Mangé lapin« , c’est ainsi que j’ai toujours appelé l’herbe grasse (Commelina diffusa) car, enfant, mon voisin en donnait à ses lapins. Mais voilà, une amie me rapportait récemment que cette herbe rampante aux jolies fleurs bleues est tout à fait comestible 😯.  Elle a même un petit goût sucré, et produit parfois un mucilage à la façon de l’oignon-pays. Quand elle n’envahit pas le jardin, l’herbe grasse se trouve assez facilement dans les lieux frais, humides et ombragés au moins une partie de la journée. Et comme il serait dommage que les lapins soient les seuls à profiter de ses phytostérols, antioxydants et molécules anti-inflammatoires, il ne faut pas hésiter à en rajouter dans vos recettes. C’est le genre de feuille qui va bien dans un mélange de salade, assaisonné d’une bonne vinaigrette (cliquez ici), dans une soupe ou un velouté (cliquez ici), pourquoi pas dans une omelette (cliquez ici).

 

herbe grasse herbes sauvages antillaises

 

Pour ceux qui ont le courage de s’y frotter, l’ortie (Laportea aestuans) est une plante d’exception, riche en protéines, fibres et minéraux (calcium, fer, phosphore), et aux propriétés médicinales intéressantes. Anti-inflammatoire et hypoglycémiante, elle permet aussi de lutter contre l’hypertension et la rétention d’eau, entre autres. Petit clin d’oeil à Francette, qui vient régulièrement en récolter à la maison. Vêtue de manche longues (on ne sait jamais), elle les cueille avec précaution, en les tenant à la base pour les arracher sans se frotter aux feuilles urticantes. Évidemment l’ortie se consomme cuite, souvent en potage – cuisez-la à l’eau avec des aromates, mixez, crémez – mais elle peut aussi être servie comme légume vert, en accompagnement d’une viande ou d’un poisson. ⚠️ Ne pas en consommer en cas de trouble rénaux ou d’hyperuricémie (goutte, etc.) car elle contient des oxalates.

 

ortie herbes sauvages

 

Comme les précédentes, le chardon béni (Eryngium foetidum) est une plante sauvage qui fréquente souvent les jardins, comme celui de Mr D., un autre de mes voisins, pour son plus grand plaisir. Si comme lui vous aimez la coriandre, vous allez adorer le chardon béni dont le goût est encore plus prononcé. Mr D. en met dans toute sorte de recettes : en persillade dans les crudités, dans les currys, dans les farces… Il faut être honnête, clairement elle ne paie pas de mine – elle peut même sembler un peut effrayante, avec toutes ses épines. C’est pourtant une plante très riche (vitamines A, C et du groupe B, oligoéléments) dont les antioxydants stimulent l’immunité – entre autres propriétés… 😉

 

Chardon béni Martinique

 

Je l’ai souvent croisée sur les sentiers de randonnée du Nord et du centre de l’île, et depuis que j’ai découvert que le bégonia (Begonia ssp.) ou oseille-bois se mange, et qu’il y en a chez ma voisine… Je fais des razzias chez elle. J’aime beaucoup le parfum suave de ses belles fleurs blanches 😌 – il existe aussi des variétés aux petites fleurs rosâtres. J’en décore toutes mes salades et salades de fruits (ou presque), profitant au passage de leur bonne saveur acidulée. Je n’ai pas encore essayé – je ne vais quand même pas ratiboiser le plant de ma voisine ! 😅 – mais les feuilles auraient une forte saveur citronnée. Par contre, il faut impérativement les cuire (20 min) avant de les consommer. Comme toutes les herbes sauvages antillaises de cette sélection, l’oseille-bois n’est pas dénué de vertus nutritionnelles et médicinales. Riches en antioxydants et en phytostérols, est cardioprotectrice, antibactérienne, et réputée efficace contre les rhumes, les troubles digestifs, etc. ⚠️ Ne pas en consommer en cas de trouble rénaux car elle contient des oxalates.

 

bégonia plante antillaise

 

Évidemment, vous vous doutez qu’il en existe bien d’autres mais j’arrête ici ma sélection d’herbes sauvages antillaises à celles qui sont le plus consommées dans mon entourage. Elles sont assez faciles à trouver, donc n’hésitez pas à les goûter et à nous donner votre avis. Si vous en connaissez d’autres – surtout, si vous les cuisinez – faites-le nous savoir en laissant un commentaire. On adore échanger avec vous !

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.