De la Martinique au bout du monde, VOYAGEZ en savourant un bon CAFÉ

Enfant, j’aimais beaucoup regarder mon père préparer son café chaque matin – un vrai rituel : sortir le café de la poche avec la dosette spéciale, mettre de l’eau dans la cafetière et tasser le café dans le filtre au-dessus, poser la cafetière sur la gazinière… Et j’adorais humer les parfums de la vapeur qui s’échappait bientôt en sifflant de la cafetière. Souvent je demandais à en avoir un peu et la réponse était invariablement « Non ! Tu es trop jeune pour boire du café. » Snif ! ;-( Et bien je peux vous dire que je me suis rattrapée depuis.

 

bon café Martinique

 

Du tchololo au café vert

Ce café que mon père appréciait le matin poussait dans le jardin de ma grand-mère. Le dimanche il le torrériait, puis mes frères et moi le moulions.

A force de le harceler, mon père acceptait, de temps en temps, de me servir du tchololo. Vous savez, un café clairet – qu’il obtenait en repassant de l’eau chaude dans le marc (déjà bien épuisé !) de son café. Et ça suffisait à me faire sentir « comme une grande ». Vous parlez d’une arnaque… Bref !

 

tchololo café Martinique

 

Lycéenne, enfin j’ai eu droit à un vrai café. Et quel café… Le café de chez nous, bien noir, dont l’amertume vous décape le palais. Du coup j’ai renoncé pour un temps, et c’est à Cuba que j’ai découvert que le café pouvait être suave, plus ou moins acidulé, avec des arômes fruités – quand j’étais étudiante je buvais un café qui m’évoquait la mangue en fin de bouche.

 

café serré

 

Et parce que mon histoire de café continue de s’écrire, il faut que vous parle de ma découverte récente du café vert. Je dis « vert », mais je ne signifie pas « pas mûr ». J’en avais déjà vu en photo, j’en avais entendu parlé comme ingrédient en cosmétique, mais je ne savais pas qu’on pouvait le boire… et encore moins en trouver en Martinique. Une dégustation savoureuse guidée par un barista qui maîtrise l’art de faire un bon café.

 

café vert

 

Des cafés d’exception

On trouve dans les épiceries fines de Martinique une incroyable variété de cafés. Torréfiés juste ce qu’il faut ou verts, finement moulus ou plus grossièrement, préparés dans une cafetière italienne ou dans une presse…

 

moulin à café

 

Savourer un bon café, c’est partir en voyage. On n’imagine pas tout ce qu’il peut y avoir dans une « simple » tasse de café. D’abord la beauté du geste du barista, l’élégance de la vaisselle et des ustensiles. Et puis le goût et les arômes bien sûr, mais aussi des souvenirs, des paysages lointains… Jamaïque, Salvador, Kénya, Éthiopie… Et même des pirates et des espions. Si si, je vous assure !

 

tasses et cafetière - café Martinique

 

La Martinique dans la grande Histoire du café

Originaire d’Ethiopie, le café aurait été découvert par un éleveur de chèvres, quand il a remarqué la vivacité de ses bêtes quand elles consommaient une certaine plante… et bla bla bla. Mais ce n’est pas cette partie là qui m’a le plus intéressée. Ce que je trouve passionnant, c’est comment le café est arrivé en Martinique – un périple romanesque digne d’un grand film d’aventure.

 

cerises de café vertes Martinique - copie

 

Dans les grandes lignes… Le Dr Chirac, surintendant du Jardin royal des plantes médicinales puis premier médecin du roi Louis XV, aurait confié deux plants de café du à Gabriel De Clieu, officier de marine qui s’apprêtait à entreprendre la traversée de l’Atlantique pour rallier les îles.
Après avoir survécu à une attaque de pirates tunisiens, aux intentions malhonnêtes d’un espion hollandais, à une tempête ayant avarié le navire, puis encore à un calme plat de plusieurs semaines en mer (et le rationnement d’eau qui va avec), un des plants arrive sain et sauf en Martinique en 1723. Il est planté au Prêcheur et est le père des millions de caféiers qui ont fait la renommée de la Martinique auprès des amateurs de café du monde entier.

 

west indian coffee

 

Ce sont aussi les descendants de ce premier plant martiniquais qui ont été répandu dans toutes les Antilles et sur le continent américain, à l’exception du Surinam (tenu à l’époque par les hollandais), de la Guyane française (où le café est arrivé clandestinement du Surinam en 1719) et du Brésil (où il est arrivé de Guyane).

 

cerises de café mûres Martinique

 

Partir à la découverte du café c’est pénétrer un univers riche : des crus d’exception, un art même pour qui veut savourer un vrai bon café et une histoire passionnante qui fait voyager autour du monde.

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.