Le (faux) SCANDALE ALIMENTAIRE de trop ! Les média valent-ils mieux que les industriels ?

Du cheval vendu pour du boeuf (les fameuses lasagnes), de la viande avariée remballée, des additifs notoirement dangereux dans nos assiettes … On n’en veut pas ! Je suis pour la dénonciation des escroqueries de l’industrie agroalimentaire (et la condamnation des responsables), qui nuisent autant à notre portefeuille qu’à notre santé. Mais il y a des limites ! Récemment j’entendais au JT la dénonciation de la présence de produits d’origine animale dans certains produits alimentaires (où on ne les attend pas a priori). Et de crier au scandale parce qu’ils auraient dû être (mieux) mentionnés sur l’emballage. Sans parler du fait que l’info avait un (mauvais) goût de réchauffé, je trouve que les médias exagèrent. Je m’explique…

 

 

Une présentation « sensationnelle » de l’information !

En guise d’intro du sujet, la présentatrice du JT : « Des animaux sont cachés dans notre alimentation. […] du boeuf dans des yaourts, des bonbons, du jus d’insectes dans les glaces […] ces aliments donc, où on ne s’attend pas à trouver des ingrédients dérivés d’animaux. »

Lancement du reportage, on suit une consommatrice au rayons des yaourts, et la voix off : « Vous n’êtes pas au rayon boucherie et pourtant dans ces produits laitiers on peut trouver du porc ou du boeuf« . Un peu plus loin, en sous-titre on peut lire « Quand la viande se cache« .

 

les médias exagèrent

 

Et là je me suis dit : « Trop c’est trop ! » Stop à l’exagération ! Je sais bien qu’on est à l’heure du sensationnel, qu’il faut « faire le buzz » à tout prix, toucher la corde sensible de l’auditeur/lecteur pour capter son attention… Mais là quand même, rien ne vous choque ? Non, il n’y a pas de viande cachée dans les yaourts ! D’ailleurs, si au restaurant je demande un steak et qu’on m’amène de la gélatine (ce qu’aucun restaurateur n’aurait l’idée de faire), je ne vais pas l’accepter en me disant « Oh, quelle belle viande ! » La gélatine n’est pas de la viande, et la formule est inconvenante de la part d’un journaliste sérieux.

 

viande vs gélatine

 

Si vous êtes encore avec moi à ce point de l’article, vous vous demandez peut-être pourquoi je me suis sentie insultée. En fait, j’ai eu l’impression que, faute d’information inédite, les journalistes nous ont joué un vilain tour. J’imagine la scène à la rédaction, du genre :
« — Voyons, qu’est-ce qu’on pourrait leur raconter aujourd’hui ?
— On a qu’à leur servir un petit scandale alimentaire, ça fait longtemps et puis ils sont sensibles à ça.
— Bonne idée ! On en a un sous la main ?
— Non mais on peut en réchauffer un, ils ont la mémoire courte de toute façon. »
Et vas-y que je te remballe l’info à coup de titres choc. Et vas-y que j’introduis le sujet avec un ton plein de sous-entendus. STOOOOOP !

 

Des scandales alimentaires… qui n’en sont pas toujours

Cela dit, je suis d’accord sur un point avec le contenu du reportage : on peut se demander ce que de la gélatine vient faire dans un yaourt. Et on peut se demander son origine : bovine ou porcine ? J’ai d’ailleurs moi-même été choquée de le découvrir, il y a déjà plus de 10 ans… en lisant l’étiquette du « yaourt » 0% que j’avais acheté – et que je trouvais dégueulasse. J’ai donc lu l’étiquette, la recette m’a profondément déplu, j’ai jeté le reste du pack et n’en ai jamais racheté – fin du problème.

 

spécialité laitière

 

Je ne dis pas qu’il est mal de dénoncer les scandales alimentaires, bien au contraire ! Et je suis d’accord pour qu’on repasse des informations importantes pour nous aider à mieux choisir nos aliments, bien sûr ! Mais je pense qu’il y a un sérieux problème sur la forme, et une fois de plus j’ai eu l’impression que l’info visait moins à m’informer qu’à ternir l’image de l’industrie agroalimentaire. La forme (scandaleuse, sensationnelle, « buzzogène ») semble être devenue plus importante que le fond – c’est un peu gênant venant de journalistes, non ?

 

faux scandale alimentaire

 

On nous fait croire sans cesse que les industriels de l’agroalimentaire nous mentent – et ça arrive, j’en conviens – mais nous avons quand même de l’information à notre disposition pour faire des choix éclairés. En tout cas, pour ce qui est du « boeuf dans des yaourts » et du « jus d’insectes dans des glaces », il suffit de lire les étiquetages – ce qu’ont d’ailleurs fait les enquêteurs de l’organisation qui a révélé le « scandale ». Et pour les mots bizarres et les E(nombre), il reste encore le dictionnaire et Mr Google. A l’heure où nous vivons tous avec un smartphone greffé à la main, l’information est accessible à qui veux. Encore faut-il vouloir savoir…

 

 

Des étiquetages falsifiés afin de masquer la nature et l’origine d’une viande ? Des pratiques douteuses à l’arrière des boucheries de nos hypermarchés ? L’emploi de spécialités dans les champs ? Pour les grosses enquêtes nous ne pouvons que nous en remettre à nos journalistes d’investigations (et aux enquêteurs motivés des associations de protections de consommateurs), qui n’hésitent pas à infiltrer des milieux auxquels nous n’avons pas accès au quotidien. Simplement, je trouve que l’information gagnerait a être présentée sainement, avec pédagogie et non à coup de phrases choc inutiles, qui a terme la décrédibilisent (voire la banalisent). Surtout que dans bien dans cas, nous pouvons savoir… si nous le voulons. Juste en explorant les emballages alimentaires. Juste pour ne pas sauter au plafond au prochain (faux) scandale alimentaire.

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2 commentaires

  1. sterk dit :

    Moi aussi j’ai laisse un commentaire sur un site qui dénonçait ces fameux yaourts et fra clément il y en a marre des médias qui faute de mieux nous balancent ces fameuses infos …..je dis m…e a ce moment là je ne mange plus rien je suis encore capable de choisir et de lire un produit
    il faut arrêter ce matraquage d’esprit vive la liberté de manger ce que l’on veut

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.