3 IDÉES REÇUES sur la cuisine créole passées au crible

Il y a quelques mois, la TeaM Tatie Maryse a rencontré Isabelle Lenghat, diététicienne nutritionniste, pour en savoir plus sur notre alimentation. Elle nous a notamment éclairé sur quelques idées reçues assez largement répandues, quant à la qualité de notre cuisine créole typique. Peut-on réellement manger antillais ET équilibré ? Et tout en gardant la ligne ? Les réponses qu’elle nous a apportées vont peut-être vous surprendre. Mais avant d’examiner le détail, place à la vidéo de l’interview (cliquez ci-dessous).

 

 

Dans la suite de l’article, cliquez sur les photos pour accéder aux recettes.

1. La cuisine créole fait grossir, elle est trop riche

FAUX !
Nos plats les plus typiques sont plutôt bien équilibrés. On y trouve toujours un féculent (composante indispensable d’un repas), un ou plusieurs légumes verts (sources de fibres, vitamines et minéraux), une protéine (source d’acides aminés essentiels) et des matières grasses en quantité limitée. Par exemple : Ti-nain morue, concombre, avocat et filet d’huile ; Colombo de poulet (cuisiné avec des légumes inclus), riz-haricot rouge. Hors, de plus en plus, nous en avons une interprétation déformée, avec des préparations trop grasses, trop salées, et dans lesquelles les légumes passent souvent à la trappe. Sans renoncer à la créativité et à la modernisation de notre cuisine typique, conserver les fondamentaux de la cuisine créole permet de manger varié ET équilibré.

 

colombo-de-poulet-antillais

 

2. Les légumes-pays font grossir

FAUX !
Bien évidemment, en qualité de féculents, les légumes-pays sont très riches en amidon (un sucre lent). Pour autant, ils ne font pas grossir – du reste, pas plus que les autres féculents (riz, pâtes, maïs, etc.). Ils ont même une excellente valeur nutritionnelle car ils sont source de vitamines, minéraux et fibres. Partant de là, celui-qui désire contrôler son poids et/ou rééquilibrer son alimentation doit surtout faire attention aux portions qu’il se sert – souvent très (trop ?) généreuses et inadaptées au degré d’activité physique. Par exemple, pour maintenir un bon équilibre alimentaire en cas de gros appétit mais d’activité physique faible ou modérée, il vaut mieux ajouter une portion de légumes verts ou de crudités, plutôt que doubler la ration de féculents.

 

cuisine créole poisson papillote antillais

 

3. Entre les légumes-pays, le riz et les pâtes, c’est le légumes-pays qui nous convient le mieux

VRAI !
Et il n’est pas question de chauvinisme mal placé. Il se trouve simplement que, si les légumes-pays sont un peu plus riches en calories que le riz ou les pâtes… ils sont aussi bien plus riches en vitamines, minéraux et fibres. Ils ont par ailleurs un index glycémique plus bas, une qualité à considérer, d’une façon générale (chez nous comme ailleurs), au moment de choisir son féculent. En effet, plus l’index glycémique est bas, moins la glycémie (taux de sucre dans le sang) augmente rapidement après le repas, et moins la sécrétion d’insuline est importante. Un facteur dont beaucoup se préoccupent étant donné la prévalence du diabète dans nos populations antillaises. Pour tout savoir sur l’index glycémique, cliquez ici.

 

cuisine créole, cuisine antillaise

 

Finalement, la cuisine antillaise en elle-même, avec ses usages culturels et ses recettes traditionnelles, ne fait pas grossir. Ce sont nos comportements alimentaires (propension à se servir trop copieusement, voire même plusieurs fois) et notre réinterprétation des recettes (négligence des légumes verts, graisses ajoutées en grande quantité) qui nous amènent à prendre du poids. Aussi, nos modes de vie ont beaucoup changé depuis l’établissement de ces recettes. Peut-être devons-nous aujourd’hui moderniser la cuisine antillaise, afin de conserver notre identité culturelle et culinaire tout en l’adaptant à nos nouveaux modes de vie…

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.